Nouveau rapport sur la consommation d’alcool et la santé

Analyse des boissons non alcoolisées pour les personnes atteintes d’IRC


Camille Lyu, étudiante en nutrition, et Tanya Choy, diététiste et éducatrice agréée en diabète

Avec l’arrivée de la nouvelle année, nous sommes nombreux à nous donner des défis et à prendre des résolutions en vue d’être mieux en forme physiquement et psychologiquement. L’un des défis les plus populaires au cours des premier mois de l’année consiste à ne pas prendre une goutte d’alcool pendant un mois complet. C’est particulièrement fréquent en janvier et en février, comme en témoignent les campagnes « Dry January » et d’autres défis de sobriété.

Malheureusement, pendant la pandémie de la COVID-19, le BC Center for Disease Control et Statistique Canada ont constaté une hausse de la consommation d’alcool chez les jeunes et les adultes. Les personnes qui ont signalé des niveaux accrus de stress, de solitude et de découragement étaient plus susceptibles d’avoir consommé plus souvent de l’alcool pendant cette période. Alors, pour certains, un mois sans alcool pourrait être une excellente occasion de remettre les compteurs à zéro et de voir à sa santé et à son bien-être en évitant la consommation excessive d’alcool.

Consommation d’alcool et santé

La recommandation de Santé Canada suggère de limiter la consommation d’alcool à un maximum deux verres standard par jour pour les hommes et à un verre standard par jour pour les femmes. Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) vient de publier un rapport qui va à l’encontre des lignes directrices actuelles de Santé Canada.  Les directives actuelles ont également été créées par le CCDUS et mises à jour pour la dernière fois en 2011. Le nouveau rapport conclut que tous les niveaux de consommation d’alcool sont associés à un certain risque et que boire moins est préférable pour tout le monde. La consommation de deux verres standard par semaine est considérée comme un risque négligeable; s’il s’agit de trois à six verres standard par semaine, le risque est modéré et il est élevé dans le cas de plus de six verres standard par semaine.

La consommation habituelle et excessive d’alcool a de graves répercussions sur la santé et augmente le risque de maladies du foie et du cœur, de changements de poids et de certains types de cancer. En ce qui concerne la maladie rénale chronique, la consommation excessive d’alcool peut affecter la pression artérielle, qui est un facteur en jeu courant dans les maladies rénales. La déshydratation, qui peut se produire avec une consommation excessive d’alcool, risque également d’être un problème pour la santé rénale. Aux yeux des diététistes, la modération est essentielle en matière de consommation d’alcool. Il est également important de garder à l’esprit que l’alcool peut avoir un effet sur certains médicaments de sorte que certaines personnes doivent l’éviter complètement. À ce sujet, veuillez consulter votre professionnel de la santé pour obtenir des conseils personnalisés.

Quels seraient certains des bienfaits reliés à une diminution de la consommation d’alcool?

Une étude d’observation a révélé que les buveurs réguliers s’abstenant de consommer de l’alcool pendant 30 jours dormaient mieux, avaient plus d’énergie et voyaient leur pression et leur taux de cholestérol baisser. Bien que l’approche du tout ou rien du défi zéro alcool puisse convenir à certains pour prendre un nouveau départ, pour d’autres, une approche plus modérée peut être la voie à suivre.

Choix de boissons non alcooliques

Étant donné que les gens recherchent des options sans alcool avec le goût qu’ils aiment dans leurs spiritueux et leurs bières, il semble y avoir un nombre croissant de choix sur le marché! Pour être classé comme non alcoolisé ou sans alcool, le produit doit contenir 0,5 % d’alcool par volume ou moins. Malgré l’appellation « non alcoolisé », certains de ces produits peuvent légalement contenir de petites quantités d’alcool, mais pas suffisamment pour provoquer une intoxication.

La question demeure : est-ce que ces boissons non alcoolisées constituent une meilleure option pour les personnes aux prises avec une maladie rénale chronique?

En choisissant des produits non alcoolisés, il est plus facile de respecter les recommandations concernant la quantité de boissons alcoolisées par semaine. Les spiritueux non alcoolisés offrent un goût comparable sans l’alcool et sont plus faibles en calories, selon ce avec quoi ils sont mélangés. Si votre santé vous oblige à surveiller votre apport en sucre, en potassium ou en phosphore, faites attention aux jus et aux sodas qui sont ajoutés. Vous devez savoir que bon nombre de ces boissons non alcoolisées utilisent aussi du sorbate de potassium comme agent de conservation. Dans le cas de la bière, les calories peuvent être assez similaires, mais les quantités de glucides sont plus élevées dans les substituts non alcoolisés. La plupart des bières non alcoolisées – et des bières en général – ne mentionnent pas la teneur en phosphore, de sorte que la quantité n’est pas claire.

Par conséquent, la réponse dépend de la fréquence à laquelle la boisson non alcoolisée est consommée, de ce avec quoi elle est mélangée et de son incidence sur votre plan d’alimentation et votre état de santé. Même si la boisson ne contient pas d’alcool, elle n’est pas une source de bons nutriments. Il faut donc consommer ce genre de boissons avec modération pour éviter qu’elles ne viennent prendre la place d’aliments qui, eux, sont nutritifs. Si vous souffrez d’une maladie rénale chronique, il y a lieu de consulter votre médecin ou un diététiste spécialisé dans les maladies rénales pour obtenir des conseils sur mesure.

Si vous êtes à la recherche de cocktail sans alcool, voici des blogues et des recettes de Cuisine et santé rénale à consulter :

Recettes de boissons de la Cuisine et santé rénale Recipes – Cuisine et santé rénale (kidneycommunitykitchen.ca)

References:

Bobart, S. A. (2021, June 30). How alcohol affects your kidney health. Cleveland Clinic. Retrieved December 2, 2022, from https://health.clevelandclinic.org/how-alcohol-affects-your-kidney-health/ 

Mehta, G., Macdonald, S., Cronberg, A., Rosselli, M., Khera-Butler, T., Sumpter, C., Al-Khatib, S., Jain, A., Maurice, J., Charalambous, C., Gander, A., Ju, C., Hakan, T., Sherwood, R., Nair, D., Jalan, R., & Moore, K. P. (2018). Short-term abstinence from alcohol and changes in cardiovascular risk factors, liver function tests and cancer-related growth factors: A prospective observational study. BMJ Open, 8(5). https://doi.org/10.1136/bmjopen-2017-020673 

https://kdigo.org/wp-content/uploads/2016/10/KDIGO-2012-Blood-Pressure-Guideline-English.pdf

https://inspection.canada.ca/importing-food-plants-or-animals/food-imports/food-import-notices-for-industry/notice-2020-06-11/eng/1591993057681/1591993058244

https://www.healthline.com/nutrition/non-alcoholic-beer#what-it-is

https://www.kidney.org/atoz/content/alcohol#:~:text=Even%20if%20it%20is%20safe,women%20and%20people%20over%2065.