Les protéines de soya versus les protéines animales : lesquelles choisir pour mes reins? 

Wareesha Nadeem, MHSc(c), stagiaire en diététique, et Julie Hutter, Dt.P., éducatrice agréée en diabète 

Il est conseillé aux personnes aux prises avec une insuffisance rénale chronique de surveiller leur apport quotidien de protéines et de suivre un régime pauvre en protéines, car il favorise la santé des reins. Outre les quantités de protéines consommées quotidiennement, les types de protéines, qu’elles soient d’origine animale ou végétale, peuvent affecter la santé rénale. 

Une étude récente menée par Milovanova et coll. 2 a montré que le fait de suivre un régime pauvre en protéines et d’y incorporer des protéines de soya permet de mieux préserver la fonction rénale que les régimes à base de protéines animales. Notons que, d’après cette étude, en plus de suivre un régime pauvre en protéines, on a tout avantage à avoir recours à des cétoanalogues, une forme de supplément d’acides aminés (les éléments constitutifs des protéines). Cette étude vient par ailleurs mettre en lumière les bienfaits que procure le remplacement des protéines animales par des protéines de soya, notamment le ralentissement de la progression de l’insuffisance rénale et la protection de la fonction cardiaque. 

Alors pourquoi des protéines de soya? 

La protéine de soya est un type de protéine végétale que l’on trouve dans les produits à base de soya, comme le tofu et la boisson de soya. Tout comme les protéines d’origine animale, les protéines dérivées du soya sont de haute qualité, c’est-à-dire qu’elles contiennent des nutriments (des acides aminés) que notre organisme ne peut produire par lui-même. De plus, les protéines de soya ne contiennent pas de cholestérol et constituent une excellente source de fibres, de calcium, de fer, de magnésium et de zinc. 

Les protéines de soya sont particulièrement bénéfiques pour les personnes atteintes d’une IRC de stade 3 ou 4. Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Renal Nutrition a révélé que, sur une période d’un an, le remplacement des protéines animales par des protéines de soya dans le cadre d’un régime pauvre en protéines peut :  

  • protéger la santé des reins (DFGe); 
  • réduire les taux de phosphore, de cholestérol et d’urée dans le sang; 
  • réduire la pression sanguine; 
  • ralentir la perte de la masse musculaire. 

Ces résultats donnent à penser que les personnes atteintes d’une insuffisance rénale chronique devraient incorporer davantage de protéines de soya dans leur alimentation. Ce changement apporté dans leur régime peut ralentir la progression de la maladie rénale et retarder la nécessité d’avoir recours à des traitements de dialyse ou à une transplantation rénale. Il y a d’autres avantages liés à la consommation accrue de protéines de soya : une amélioration de la santé cardiaque, une diminution des taux de cholestérol ainsi qu’un meilleur contrôle de la glycémie, autant d’aspects qui favorisent une meilleure santé rénale. 

Toutefois, avant d’ajouter des protéines de soya à votre alimentation, il y a quelques points à garder à l’esprit. Par exemple, il faut éviter les produits à base de soya si vous êtes allergique au soya. De plus, certains produits à base de soya peuvent contenir des taux élevés de potassium, de phosphore et de sodium. Étant donné que de grandes quantités de ces nutriments peuvent être nocives pour les personnes atteintes d’une maladie rénale, il est conseillé de lire attentivement le tableau de la valeur nutritive sur les étiquettes des produits à base de soya. Il est également important, quelle que soit la nature des protéines, de tenir compte de la taille des portions qui sont sans danger pour les reins. 

Voici quelques exemples de sources de protéines de soya et des portions recommandées dans le cadre d’un régime qui convient à des personnes ayant des problèmes rénaux : 

  • ¼ tasse de tofu ferme ou extra-ferme 
  • ½ tasse de tofu soyeux 
  • ½ tasse de boisson de soya  
  • ½ tasse d’édamames cuits 
  • ¼ tasse de protéines de soya texturées (utilisées comme un substitut de la viande dans des produits d’origine végétale comme le burger de protéines végétales) 

Faites l’essai de ces délicieuses recettes à base de tofu, qui se trouvent sur le site de Cuisine et santé rénale : 

Sauté de légumes et de tofu  

Frittata végétalienne aux légumes et tofu 

Smoothie pina colada épicé 

Vous trouverez d’autres exemples de sources de protéines de soya dans notre feuillet Options de protéines d’origine végétale (en anglais seulement). 

Consultez votre diététiste qui se spécialise dans les maladies rénales pour savoir comment ajouter en toute sécurité davantage de protéines de soya à votre alimentation et votre équipe soignante en néphrologie pour connaître la disponibilité des cétoanalogues dans votre région. 

Références  

  1. Harvard Medical School. (2021, September 30). Confused about eating soy? Harvard Health Publishing. Voir le https://www.health.harvard.edu/staying-healthy/confused-about-eating-soy 
  1. Milovanova, L. Y., Taranova, M.V., Volkov, A.V., Milovanova, S.Y. & Nezhdanov, K.S. (2022). Soy protein as a part of a low-protein diet is a new direction in cardio- and nephroprotection in patients with 3b-4 stages of chronic kidney disease. Journal of Renal Nutrition, doi: https:// doi.org/10.1053/j.jrn.2022.10.008. 
  1. Otun, J., Sahebkar, A., Ostlundh, L., Atkin, S. L. & Sathyapalan, T. (2019). Systematic review and meta-analysis on the effect of soy on thyroid function. Scientific Reports, 9(3946), doi: https://doi.org/10.1038/s41598-019-40647-x 
  1. Rafienian-Kopaei, M., Beigrezaei, S., Nasri, H. & Kafeshani, M. (2017). Soy protein and chronic kidney disease: An update review. International Journal of Preventative Medicine, 8(105). doi: 10.4103/ijpvm.IJPVM_244_17