Comment augmenter les calories dans un régime alimentaire adapté à une MRC? 

par Anna Richardson, MPH RD 

La maladie rénale est souvent marquée par une diminution de l’appétit chez bien des gens, ainsi que par une altération du goût et de symptômes digestifs pouvant entraîner une perte de poids involontaire. Lorsqu’on souffre d’une maladie rénale, les recommandations alimentaires peuvent nous paraître insurmontables. Et si on essaie également de manger plus pour maintenir notre poids, ou en gagner, cela peut être un défi supplémentaire à relever. 

Des études montrent que maintenir un poids santé et éviter des pertes de poids involontaires peut contribuer à améliorer les pronostics de personnes atteintes d’une maladie rénale. Si votre régime alimentaire répond à vos besoins énergétiques, il contribuera à préserver votre masse musculaire, à maintenir votre poids santé et vous aidera à vous sentir en bonne forme.   

Que faire pour absorber plus de calories tout en suivant un régime alimentaire adapté à une MRC? Il existe quantité d’aliments pouvant être facilement intégrés à vos repas tout en respectant vos objectifs incontournables en matière de sodium, de phosphore et de potassium. Demandez à votre diététiste de vous indiquer les aliments riches en calories qui vous conviennent le mieux. 

Dans la plupart des cas, la stratégie la plus saine consiste à augmenter les calories absorbées dans la consommation des trois macronutriments (lipides, glucides et protéines). Cependant,  en fonction du stade de leur maladie rénale, certaines personnes devront, parallèlement, limiter l’apport en protéines — de sorte qu’ils devront consommer davantage de lipides et de glucides.   

Apport supplémentaire de lipides  

Les huiles végétales (huiles de canola, de tournesol, de maïs) sont riches en graisses insaturées ne contenant ni sodium, ni potassium, ni phosphore. Ajoutez-en pour faire rôtir des aliments, les cuire au four ou les faites sauter. Par exemple, ajoutez un filet d’huile végétale avant de rôtir des cuisses de poulet ou de faire sauter du brocoli et des poivrons rouges. 

Huile d’olive: à utiliser en cuisine comme les autres huiles végétales, et pour en ajouter une cuillerée supplémentaire à vos vinaigrettes, vos recettes de pain ou vos plats de pâtes. 

Noix et beurres de noix : même si les noix contiennent du potassium et du phosphore, bien des gens peuvent prendre une poignée de noix ou une cuillerée de beurre de noix en collation. Les noix contiennent des lipides bons pour le cœur qui contribuent à augmenter votre absorption calorique. 

Avocat : un excellent aliment riche en lipides – mais les personnes soumises à une restriction de potassium doivent en limiter la consommation. 

Beurre et margarine : à tartiner sur vos toast ou dans vos sandwiches pour un supplément de calories.  

Produits laitiers plus gras : ajoutez un peu de crème à votre café ou à votre thé, tartinez du fromage à la crème sur un bagel ou dans un sandwich. Incorporez de la crème sûre dans vos ragoûts ou vos plats mijotés.  Pour vous sucrer le bec, prenez ½ tasse de crème glacée.  

Apport supplémentaire de glucides (amidons et sucres) 

Le riz, les pains, les pâtes, les nouilles et les céréales constituent d’excellent sources d’énergie. Mais pour certaines personnes atteintes d’une insuffisance rénale chronique, il faut limiter la consommation de grains entiers. Les pommes de terre – à condition de les faire bouillir deux fois et de jeter l’eau de cuisson – sont également une excellente source de glucides sans danger pour ceux et celles qui limitent leur apport en potassium.  

Sucres : un grand nombre de friandises et de desserts sont sans danger dans le cadre d’un régime alimentaire adapté à une MRC. Des biscuits comme les biscuits « digestifs » (ou biscuits écossais), les biscuits à l’arrow-root et les sablés ont une faible teneur en potassium. Les confitures, les miels et les sucres granulés peuvent servir comme source de calories supplémentaires. Cependant, les personnes atteintes de diabète devront limiter leur apport ajouté en sucres ou consulter leur diététiste professionnel. 

Apport supplémentaire de protéines  

La viande, les poissons et les volailles sont d’excellentes sources de protéines que vous pouvez consommer régulièrement. Mais prenez soin d’éviter les viandes très transformées – poulet ou poisson panés surgelés, charcuteries, viandes salées et fumées – dont les teneurs en sodium sont très élevées. L’ajout de viandes non transformées aux soupes, ragouts et casseroles est un excellent moyen d’obtenir un apport suffisant en protéines.  

Œufs : un aliment plutôt économique et polyvalent! Les œufs contiennent du cholestérol, mais les études les plus récentes montrent qu’en général, les personnes atteintes de MRC peuvent en manger régulièrement sans effets négatifs. Pour un apport supplémentaire de protéines, ajoutez un œuf à la coque à votre petit-déjeuner ou dégustez une omelette ou un sandwich aux œufs. 

Protéines d’origine végétale : haricots et lentilles sont d’excellentes sources de protéines, de fibres et d’autres nutriments. Ajoutez ½ tasse de légumineuses à vos plats de riz, dans vos soupes, ou préparez des trempettes comme le houmous. En cas de MRC, les recommandations diététiques préconisent habituellement de limiter la consommation de haricots et de lentilles – mais des recherches récentes montrent que le phosphore des sources végétales n’est pas aussi bien absorbé et qu’on peut donc en consommer plus fréquemment! Le tofu, le tempeh et le lait de soja sont également d’excellentes sources de protéines d’origine végétale.  

Protéines en poudre : des suppléments comme les protéines de lactosérum et autres produits en poudre (protéines de soja, de riz brun, de pois) sont à mélanger dans les smoothies ou les milk-shakes. On peut aussi les ajouter au gruau, au yogourt ou à des soupes. 

Compléments nutritionnels oraux : les boissons de substitution de repas, appelées aussi compléments nutritionnels oraux, peuvent permettre d’ajouter des calories à un régime alimentaire. Elles sont très pratiques à utiliser. Moins riches en potassium et en phosphore, des compléments nutritionnels spécifiques aux maladies rénales sont également disponibles. 

Ce n’est pas seulement CE que vous mangez qui est important, mais aussi COMMENT vous vous alimentez !  

Bien des gens trouvent difficile de prendre trois repas copieux par jour. La solution peut être d’ajouter aux repas un petit en-cas toutes les 2 ou 3 heures. Emportez des collations lorsque vous sortez; ayez de quoi grignoter sous la main à la maison afin de vous assurer de manger suffisamment, même si vous êtes occupé ou fatigué. La régularité est essentielle! S’assurer de consommer des calories supplémentaires au quotidien est la meilleure stratégie pour favoriser le maintien ou la prise de poids. 

Références 

Carrero, J.J. et al. (2013) ‘Etiology of the protein-energy wasting syndrome in chronic kidney disease: A consensus statement from the International Society of Renal Nutrition and Metabolism (ISRNM)’, Journal of Renal Nutrition, 23(2), pp. 77–90. doi:10.1053/j.jrn.2013.01.001.  

Ryu, H. et al. (2021) ‘Rapid weight change over time is a risk factor for adverse outcomes in patients with predialysis chronic kidney disease: A prospective cohort study’, Journal of Renal Nutrition, 31(6), pp. 569–578. doi:10.1053/j.jrn.2021.01.026.  

Tallman, D. et al. (2018) ‘Egg intake in chronic kidney disease’, Nutrients, 10(12), p. 1945. doi:10.3390/nu10121945.  

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