Haricots, légumes verts et santé rénale

par Claire Chartrand, MSc. DR

On recommandait auparavant aux personnes atteintes d’une maladie rénale chronique d’éviter de nombreux aliments d’origine végétale comme les haricots, les lentilles, les noix et les grains entiers, par crainte qu’ils fassent grimper les niveaux de phosphore et de potassium. Cependant, on associe maintenant un régime plus végétal à de nombreux avantages pour la santé comme la diminution de la tension artérielle et du cholestérol, une meilleure gestion du diabète et du poids, et même un ralentissement de la progression de la maladie rénale. Alors… ? Les personnes atteintes de MRC doivent-elles vraiment éviter certains aliments d’origine végétale?

Au cours des dernières années, de nouvelles recherches ont porté sur l’absorption par l’organisme du phosphore de différents aliments :

  • En fait, le phosphore provenant d’aliments comme les haricots/fèves, lentilles, noix et grains entiers est faiblement absorbé. 
  • Le phosphore provenant d’aliments d’origine animale est absorbé modérément.
  • L’absorption maximale du phosphore se fait avec des aliments transformés comme les colas et les fromages industriels.

Par conséquent, la quantité totale de phosphore provenant d’aliments d’origine végétale peut en fait être équivalente ou inférieure à celle qui provient des viandes, de la volaille, etc.  Dans les aliments transformés (produits industriellement), le phosphore est souvent issu d’additifs comme le phosphate de sodium, l’acide phosphorique, le phosphate monocalcique, etc. Il est indispensable de vérifier dans les listes d’ingrédients des aliments transformés si certains contiennent du « phosphate ».

Comment intégrer davantage d’aliments d’origine végétale à votre alimentation ?

  • Remplacez les produits céréaliers raffinés blanchis par des produits de grains entiers.
  • Ajoutez des noix non salées aux céréales consommées, aux plats cuits, aux salades ou à vos collations.
  • Ajoutez des haricots, des lentilles, aux soupes, aux chilis, salades, quésadillas, etc. Consultez notre billet d’octobre 2019 sur la cuisson des légumineuses : Réduire la quantité de potassium dans les légumineuses
  • Consommer du houmous sur les légumes, des craquelins et des pitas faibles en sel.
  • Consommer du beurre de noix sur les fruits et craquelins faibles en sel ou pain.
  • Consommer du tofu dans les sautés, les lasagnes, les sandwiches.
  • Inclure des légumes et des fruits à tous les repas (assez pour remplir la moitié de l’assiette)

La question du potassium

La quantité de potassium dans les aliments d’origine végétale varie. Le tofu, par exemple, ainsi que les pois chiches, ont une teneur en potassium plus faible que le soja et les haricots blancs. Ceux et celles ayant des antécédents de potassium élevé devraient rencontrer un.e diététiste spécialisé.e dans les maladies rénales pour les aider dans la planification de repas végétariens sans risques.

Salade de pois chiches au curry (recette de Spice It Up)

Portions : 6
Taille des portions : 3/4 de tasse

Ingrédients

  • 1 tasse d’eau
  • 1 tasse de couscous (semoule de blé dur)
  • 1 boîte de pois chiches en conserve sans sel
  • 1/2 tasse de canneberges séchées
  • 2 oignons verts coupés finement
  • 1/4 tasse de coriandre fraîche hachée

Assaisonnement/vinaigrette

  • 2 c. à soupe de curry en poudre
  • 1/4 tasse de vinaigre de cidre de pommes
  • 1/3 tasse d’huile de canola
  • 2 c. à thé de gingembre frais râpé
  • 1 c. à thé de jus de citron

Préparation

  1. Dans une casserole moyenne, portez une tasse d’eau à ébullition et préparez le couscous selon les instructions de l’emballage. Réservez le couscous cuit et laissez bien refroidir. 
  2. Dans un saladier, mélangez le couscous, les pois chiches, les canneberges, l’oignon ciselé et la coriandre.
  3. Dans un petit bol, préparez la vinaigrette en fouettant ensemble le curry en poudre, le vinaigre de cidre, l’huile de canola et le gingembre.  
  4. Versez la vinaigrette sur le couscous et mélangez. Ajoutez du jus de citron au goût. Bon appétit!

Références:

  1. Kalantar-Zadeh et al. Understanding sources of dietary phosphorous in the treatment of patients with chronic kidney disease. Clin L Am Soc Nephrol 2010 / 5, p. 519-530
  2. Moe et al. Vegetarian compared with meat dietary protein source and phosphorous homeostasis in chronic kidney disease. Clin J Am Soc Nephrol 2011 / 6, p.257-264
  3. Banjeree, T. Yang, L. Deidra C. Dietary patterns and CKD progression. Blood Purification 2016 /41, p. 117-122